Howard Becker (1928-2023)

Howard Becker, dans presque tous les titres de presse qui annoncent son décès il y a deux jours (le 16 août), est présenté comme le sociologue ou le spécialiste de la déviance. Cela contient certainement une large part de vrai et c’est souvent aussi ce que retiennent les manuels de sociologie. Mais il n’est pas interdit d’aller au-delà des cours de première année. La déviance, sans doute. Mais quelle déviance ? Faute de pouvoir écrire dans l’immédiat un nouveau billet, je peux renvoyer à celui-ci qui posait déjà quelques questions.

Mais Becker était aussi musicien. En cherchant un peu, j’ai trouvé sur You Tube cette vidéo où on le voit au piano, lors de la convention nationale de l’American Sociological Association en août 2009 à San Francisco. Continuer la lecture

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« The Night They Drove Old Dixie Down »

« The Night They Drove Old Dixie Down » is a song written by Robbie Robertson and originally recorded by the Canadian-American roots rock group the Band in 1969…

More on Wikipedia.

I first heard this song performed by Joan Baez on the album From Every Stage (1976).

Then came, among others, The Last Waltz

God Bless You, Robbie Robertson.

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Traduction et botanique

La question de la traduction étant inépuisable, voici, toujours dans le cadre de la lecture de la traduction française du Don paisible par Antoine Vitez, la question de la traduction des noms de plantes1. Ils sont nombreux dans le roman et leur traduction est d’autant plus difficile qu’il s’agit de noms vernaculaires, parfois spécifiques à la langue des cosaques du Don.

En voici deux exemples. Continuer la lecture

  1. J’ai déjà abordé le sujet à propos de la traduction par Anna Gibson de l’Almanach d’un comté des sables d’Aldo Leopold. Comme je l’explique dans une note de cet article, la traduction qu’elle a fait de certains noms de plantes me semble douteuse. []
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Variété dialectale et traduction

Dans un billet de novembre dernier, j’ai abordé la question de la traduction des dialectes régionaux, en m’inspirant de ce qu’en dit Michael Herrmann dans son livre Métaphraste ou De la traduction (Bern, Peter Lang, 2020). La lecture de la traduction française par Antoine Vitez du roman de Mikhaïl Cholokov, Le Don paisible (Presses de la Cité, Omnibus, 1991) permet de revenir sur ce sujet. On sait que Cholokhov (je laisse de côté la controverse, qui n’est pas close, au sujet du véritable auteur du roman) a largement utilisé, dans les dialogues, le dialecte des cosaques du Don. Quoi de plus normal que d’entendre des cosaques parler dans la langue qui est la leur ? Les lecteurs russophones, surtout s’ils connaissent cette langue, s’y retrouvent facilement et peuvent en tirer un plaisir de lecture supplémentaire. Mais comment rendre compte en français de cette variation dialectale ? Continuer la lecture

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Les forêts (et les loups) ne font pas que « penser »

J’ai montré ailleurs, en français et en anglais, comment Jakob von Uexküll, dans sa tentative, inspirée entre autres par sa lecture d’Emmanuel Kant, de reconstituer les mondes (Umwelten) animaux tendait au cognocentrisme dans le cadre d’une « théorie de la signification » (Bedeutungslehre). Cette tendance cognocentrique, écrivais-je aussi, a encore été accrue chez ceux de ses héritiers (dont son propre fils, Thure von Uexküll) qui se sont attachés à développer une « biosémiotique ». Et je tentais de montrer qu’il y a pourtant chez von Uexküll des observations qui invitent à sortir de ce cognocentrisme (ou « sémiocentrisme ») pour développer une conception plus complète de la complexité de ces mondes animaux. Tout n’est pas affaire de sémiotique. Seul notre logocentrisme, hérité des Grecs, qui se prolonge en cognocentrisme, amène à le croire. Mais il y a là un obstacle épistémologique, au sens exact que Bachelard donnait à cette expression, qu’il convient de dépasser. Je m’appuyais pour cela sur ce que Jean Gagnepain a appelé les « plans » de la médiation, dont la distinction et l’autonomie est attestée par une approche clinique. Ils invitent à rechercher chez les autres espèces animales les équivalents de ce que l’on peut distinguer chez l’humain: une gnosie bien sûr, mais aussi une praxie, une somasie et une boulie1. Je renvoie à mes deux articles donnés en lien ci-dessus pour plus d’explications sur ces distinctions (sur la question de la somasie, voir aussi cet article ou indirectement cette note de lecture, et sur celle de la gnosie notre article sur anthropologie clinique et langage animal). Continuer la lecture

  1. Je partage l’idée que cohabiter autrement avec les autres espèces suppose de s’appuyer sur ce que nous avons en commun avec elles. Mais ce que nous avons en commun n’est pas seulement de l’ordre du sêma – étymologie de toutes les « sémiologies » et autres « sémiotiques » – , il est aussi de l’ordre de l’action (praxis), de l’ordre du corps (soma) et de ses relations à un milieu, de l’ordre du vouloir (boulê), trois dimensions irréductibles à la première. []
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