Dans mon billet d’hier, j’évoquais la déforestation au rythme d’un terrain de football toutes les 4 secondes.
Comme ce chiffre cité un peu partout prête forcément à controverse, j’ai voulu aller à la source.
Les chiffres que l’on trouve actuellement dans la presse ou sur le net viennent en général, directement ou indirectement, d’un rapport devant le 5e Forum des Nations Unies sur les Forêts (5th United Nations Forum on Forests, New York, 16-27 mai 2005) : Report of the Secretary-General on Linkages between forests and the internationally agreed development goals, including those contained in the Millennium Declaration (E/CN.18/2005/7).
Ce rapport peut être téléchargé sur le site du forum. Pour mesurer l’ampleur de la déforestation, il cite lui-même le Global Forest Ressource Assessment de la FAO (2000).
Voici les chiffres pour la période 1990-2000 (en millions d’hectares par an):
Domaine | Déforestation | Accroissement de la surface forestière | Bilan global |
Tropical | -14,2 | +1,9 | -12,3 |
Non tropical | -0,4 | +3,3 | +2,9 |
Total | -14,6 | +5,2 | -9,4 |
Bref, au total la terre a perdu 9,4 millions d’hectares de forêt par an au cours des années 1990 (chiffre repris par Anne Marie Sacquet dans le très pratique Atlas mondial du développement durable, éditions Autrement, 2002).
9,4 millions d’hectares, cela fait 94 000 km2 par an ou 257,53 km2 par jour (257 530 000 m2).
Combien cela fait-il en terrains de football, unité souvent utilisée en la matière ? Selon la Fédération française de football (règlement des terrains et annexes, article 9), l’aire de jeu d’un terrain de football doit mesurer 105 mètres de long et 68 mètres de large, soit une surface de 7140 m2.
Ce sont donc 36 068 terrains de football de forêt qui ont disparu chaque jour dans les années 1990.
Bref, le fameux terrain de football disparaissait toutes les 2 secondes et 39,5 centièmes, soit un rythme supérieur à celui souvent cité d’un terrain toutes les 4 secondes.