Le syndrome du Titanic

Lu cet été le livre de Nicolas Hulot, le syndrome du Titanic.

Il y parle notamment de la destruction de la forêt tropicale, qu’il a pu constater en Indonésie ou en Malaisie. Il évoque ce reportage sur la canopée, en février 2002, en compagnie de Francis Hallé, botaniste, ancien professeur à l’Institut de botanique de Montpellier, directeur de la mission du radeau des cimes. Et cette conversation, un jour de pluie, quelque part à la frontière entre le Pérou et l’Equateur, lors de laquelle Francis Hallé avouait ne plus y croire : les déforestations ont tellement fragmenté la forêt équatoriale que l’on arrive au moment où elle ne pourra plus se régénérer.

D’où un article quelques mois plus tard dans Le Monde : Forêt tropical, c’est fichu.

On connaît le chiffre, souvent cité : l’équivalent d’un terrain de football de forêt disparaît toutes les 4 secondes (soit 159 km2 par jour). Cela fait plus de deux fois la superficie de la région Bretagne en un an (la Bretagne fait 27 208 km2).

Ces chiffres sont certainement sujets à controverse (comme dirait Bruno Latour). Mais ce qui m’apparaît surtout, c’est que malgré les comparaisons employées, tout cela reste assez abstrait. Ici, on ne se rend compte de rien… Et l’on parle de développement durable avec des objectifs pour dans 10 ans, dans 20 ans… Que restera-t-il de la forêt alors ?

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