Le billet de janvier sur quelques variantes extrêmes d’« utopies » écologistes m’a valu d’être interrogé par Stéphane Leclair de Radio Canada pour un reportage sur Fuck for Forest dans le cadre de l’émission Macadam Tribus. Dans le bref extrait d’interview retenu pour l’émission, je replace très rapidement Fuck for Forest dans le courant de l’écologisme que j’appelle « naturiste », avec une esthétique et une inspiration qui rappelle le mouvement hippie de la fin des années 1960 et du début des années 1970, comme le montre d’ailleurs la référence dans les news de Fuck for Forest au Bed in for Peace de John Lennon et Yoko Ono en 1969.
Quelques précisions peuvent étayer utilement le propos :
En parlant d’esthétique hippie, je pensais au logo du site dont le graphisme présente des similitudes avec celui des pochettes de disque, flyers ou affiches du groupe Grateful Dead, par exemple. Mais aussi à celui de Suck Magazine, créé à Amsterdam en 1969, par Jim Haynes, à peu près au même moment que le Wet Dream Festival, auquel Arte a récemment consacré une émission. Quant à la tradition « naturiste » de Fuck for Forest à laquelle je me référais dans l’interview, elle est notamment celle des disciples de Wilhelm Reich, qui s’est exprimée en France dans la revue Sexpol, dont le premier numéro sort en 1975 et que cherche à ressusciter le Mouvement International pour une Ecologie Libidinale (sic !).
Ce naturisme écologiste est bien présent dans les propos de Tommy Hom Ellingsen que l’on peut également entendre dans le reportage de Macadam Tribus. La critique faite par les militantes éco-féministes canadiennes est également intéressante.