En football, le bon grain, c’est l’ivraie

Cela n’enlève rien à la parabole rapportée par Matthieu (13, 24-30), mais en football, le bon grain, c’est l’ivraie. Les pelouses des stades sont en effet composées d’un mélange de ray-grass anglais et de pâturin des prés : 80 % du premier et 20 % du second pour deux des stades suisses retenus pour l’Euro 2008, précise le site romand Terre et nature. Or le ray-grass anglais, (une graminée du genre Lolium) est aussi connu sous le nom vernaculaire français d’ivraie (attesté en 1236, selon Bloch et von Wartburg, à partir du latin populaire ēbriāca, de l’adjectif ēbriācus, « ivre », car l’ivraie passait pour donner une sorte d’ivresse 1).

Le mot grec ecclésiastique est ζιζάνιον (pl. ζιζάνια), lui même d’origine sémitique 2, d’où dérive vers 1400 le mot zizanie : semer la zizanie, c’est, au sens littéral, semer de l’ivraie, donc, dans la terminologie actuelle, semer du ray-grass !

En dehors des stades, le ray-grass est également très présent dans les prairies temporaires où il participe à l’alimentation des bovins. Le pâturin des prés (poa pratenis), quant à lui, se trouve plutôt dans les prairies naturelles.

Ivraie

Le ray-grass anglais ou ivraie (Lolium perenne)

Le pâturin des prés

Le pâturin des prés (Poa pratensis)

  1. Y a-t-il un lien avec l’ergotisme, que le Moyen Âge appelait mal des ardents, dû à l’ergot de seigle, et qui peut se traduire par des hallucinations semblables à celles que procure le LSD ? Merci au lecteur qui pourrait m’apporter des précisions à ce sujet.
  2. Merci encore au lecteur éventuel qui pourrait m’apporter une précision à ce sujet.
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