En librairie le 26 novembre

Texte de la quatrième de couverture :

Dans la conférence qui inaugure cet ouvrage, Marcel Gauchet propose un condensé de ses travaux autour de la notion d’ « Histoire du sujet », notion qui s’applique aussi bien au champ politique et social qu’à celui de la psychologie ou de la psychopathologie. Mais il la met en même temps en rapport avec celle de « Personne » élaborée par Jean Gagnepain dans le cadre théorie anthropologique dite de la médiation. Car si les perspectives générales de ces deux auteurs s’avèrent différentes, leurs réflexions se croisent et se répondent sur bien des points. La conférence de Marcel Gauchet, qui est suivie d’un débat, offre ensuite l’occasion à plusieurs auteurs, s’inscrivant pour l’essentiel dans la suite de Jean Gagnepain, d’explorer à la fois les convergences et les divergences entre les travaux de ces deux grands chercheurs et de poursuivre la réflexion autour des thèmes que ces notions d’Histoire du sujet et de Personne recouvrent. Marcel Gauchet conclut l’ensemble en réagissant à ces propos.

Les auteurs :

Jean-Marie Allaire, Jean-Luc Brackelaire, Jean-Yves Dartiguenave, Jean-François Garnier, Marcel Gauchet, Clément de Guibert, Hubert Guyard, Jean-Michel Le Bot, Jean-Claude Quentel, André Sauvage, Pierre-Henri Tavoillot, Jean-Yves Urien

La table des matières :

  • Marcel Gauchet : Personne, individu, sujet, personalité, suivi d’une discussion
  • Pierre-Henri Tavoillot : Marcel Gauchet — Jean Gagnepain, éléments pour une rencontre,
  • Jean-Claude Quentel : Marcel Gauchet et Jean Gagnepain, une même préoccupation anthropologique
  • Jean-Marie Allaire : Quelques remarques sur l’histoire de la notion de sujet
  • André Sauvage, Jean-Yves Dartiguenave et Jean-François Garnier : historiographie et anthropologie, vers un mariage de raisons
  • Jean-Marie Allaire : à propos de « Historiographie et anthropologie, vers un mariage de raisons »
  • Jean-Luc Brackelaire : la personne en suspens, singularisme moderne et courts-circuits dans la transmission
  • Jean-Michel Le Bot : par-delà nature et culture, la dialectique ?
  • Hubert Guyard et Clément de Guibert : langue, pouvoir et politique au regard de la schizophrénie et de la paranoïa
  • Jean-Yves Urien : la personne dite, le nom propre au regard de la théorie de la médiation
  • Jean-Claude Quentel : l’enfant et l’éducation chez Marcel Gauchet et chez Jean Gagnepain
  • Marcel Gauchet : de la personne à l’être-ensemble
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11 réponses à En librairie le 26 novembre

  1. le passant dit :

    Espérons que ce sera le livre qui relancera la théorie de la médiation qui semblait sinon disparaitre (elle est encore en nous) du moins promise, universitairement parlant à une disparition prochaine.

  2. 2Casa dit :

    Bonjour,

    Merci pour votre site, tout d’abord, que je fréquente aléatoirement depuis quelques temps déjà, suite à des discussions autour (périphériques… La science ne s’apprend pas sur internet !) de la médiation.

    Je rebondis sur le commentaire : ancien étudiant à Rennes II, même si un certain « ostracisme » semblait frapper les bâtiments (B et E de mémoire) la médiation semblait bien vivante à l’université : sociolinguistique, infocom,…

    Qu’en est-il réellement ?

    C’est vrai que le modèle est pour le moins exigeant et qu’en ce qui me concerne au moment du Master on me l’a déconseillé comme trop « local » pour une poursuite quelconque ultérieure.

    Mais j’avais l’impression que l’école – très disciples – était toujours bien vivante, notamment relayée par M. Gauchet.

    C’est possible qu’une théorie disparaisse en tant que domaine universitaire ? Par manque de chercheurs ? D’étudiants ? De travaux de recherche ? De fonds ?

    Merci encore,

    2Casa

  3. Jean Michel dit :

    On peut sans doute faire plusieurs réponses. A la Bourdieu, en termes de marché des biens scientifiques et de position des scientifiques dans le champ d’abord : certaines théories sont de meilleurs placements à court terme que d’autres, dès lors que l’on souhaite accéder aux positions en vue. C’est peut-être plus vrai encore dans le domaine des sciences humaines, où les effets de mode intellectuelle jouent un grand rôle. Mais cela ne suffit pas. J’aime bien transposer aux théories ce que disait F. de Saussure à propos des langues artificielles :

    « celui qui en crée une la tient en main tant qu’elle n’est pas en circulation ; mais dès l’instant qu’elle remplit sa mission et devient la chose de tout le monde, le contrôle échappe. L’espéranto est un essai de ce genre ; s’il réussit, échappera-t-il à la loi fatale ? […] L’homme qui prétendrait composer une langue immuable, que la postérité devrait accepter telle quelle, ressemblerait à la poule qui a couvé un œuf de canard : la langue créée par lui serait emportée bon gré mal gré par le courant qui entraîne toutes les langues » (Cours de linguistique générale, p. 111).

    De ce point de vue là, la TDM remplit sa mission, même si ça ne se voit pas, en inspirant, de façon plus ou moins affichée et plus ou moins appuyée, des travaux universitaires (articles, thèses, autres livres en cours, dont il sera traité ici au moment opportun) mais aussi, pour ce que je connais… les productions d’une SARL de recherche et développement en sciences humaines et sociales, des ouvrages à destination d’un plus grand public, les réflexions sur l’enfance et la parentalité qui président aux prestations de l’association Parentel, les réflexions des militaires sur leur métier (ici et ici)…

    PS. On me dit dans l’oreillette que les conférences sur la personne en Chine, à l’université Tsinghua de Pékin, comme à la China Foreign Affairs University, rencontrent un certain succès et pourraient donner lieu à des traductions. Affaire à suivre…

  4. 2Casa dit :

    Merci pour votre réponse. Je suis bien d’accord concernant la « rétribution » rapide et escomptée des diplômes (même si, en sciences humaines, ce n’est jamais la fête…) et le placement.

    Après « l’introduction » de Gagnepain, les « sciences humaines » de Quentel et le « dire c’est dire » d’Urien vous me conseilleriez quoi pour essayer d’y comprendre (vraiment) quelque chose ?

  5. Jean Michel dit :

    Assez facile d’accès à ce qu’on me dit, mais portant sur le volet sociologique seulement et maintenant un peu ancien, il y a le mien.

    Sinon, évidemment, tout les livres de Jean Gagnepain lui-même, en commençant peut-être par le dernier paru.

    Il y a aussi celui de Jean-Luc Lamotte.

    Pour l’épistémologie, le Jean-Claude Schotte (plusieurs ouvrages du même auteur chez le même éditeur).

    Sur le travail social, le livre de Jean-Yves Dartiguenave et Jean-François Garnier.

    Et puis les études empiriques et cliniques que l’on peut trouver ça et là, et notamment dans les numéros de la revue Tétralogiques, qui sont mis en ligne peu à peu ici.

    Mais j’en passe beaucoup (la liste des publications figurant ici doit-être à peu près complète, au moins pour les livres).

    (Parmi les oublis, il a aussi cet outil pédagogique, livret + DVD, qui traite de la clinique du langage. Mais je ne sais pas si l’on peut toujours l’acheter.)

  6. 2Casa dit :

    Merci pour vos réponses. J’ai eu l’occasion de parcourir leurs sites (Schotte et Lamotte) mais pas encore leurs ouvrages. Le vôtre me paraît convenir admirablement à la/ma situation ! C’est parti.

    Cordialement,

    2Casa

  7. 2Casa dit :

    Bonjour,

    Je souris maintenant à mon « vraiment »… (Correction : je ne sais pas pourquoi j’ai mis « Urien » quand c’est Jongen ; d’avoir trop lu les noms sur les EdT ?) Effectivement l’anthropien pas si simple.

    Merci pour cette lecture en grande partie accessible à mon niveau (sauf peut-être la seconde annexe pour laquelle je n’ai pas trop les clefs) et passionnante à titre personnel à bien des égards.

    Difficulté toutefois à cerner la notion de « sujet » – sans doute pas étrangère à mes lacunes concernant l’annexe B – comme vous l’escomptiez. Doit-on le réduire à un processus (la socialisation ?), à un état (l’individu socialisé ?), à une « puissance » (la potentialité d’être socialisable ?)… « Matière » brute attendant d’être « informée » ?

    L’image triviale qui me vient est celle de ce petit dessin animé « La linea » (http://www.dailymotion.com/video/x1inwk_la-linea-001_fun) où le sujet, moins « fluide », conserverait les imprégnations du milieu.

    Merci encore et d’avance pour une éventuelle réponse.

  8. Jean-Michel dit :

    La 3e hypothèse est la plus proche, bien que je parlerais de processus plutôt que de puissance. Mais le mieux pour essayer de comprendre est de se mettre à l’école des malades. Dans ce cas des troubles du sujet, il faut sans doute s’intéresser à ce qui est souvent décrit dans la littérature neurologique comme des troubles de la « mémoire épisodique ». C’est le cas du fameux patient HM :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/HM_(patient)
    http://web.mit.edu/bnl/pdf/Consequences%20of%20Bilateral.pdf
    mais aussi des syndromes de Korsakoff (voir par exemple ce qui se dit ici : http://www.famidac.fr/IMG/pdf/korsakoff-brochure.pdf, en prêtant moins attention à l’étiologie qu’aux conséquences : confabulations, désorientation spatio-temporelle… )

  9. 2Casa dit :

    Merci (c’est dense !)

  10. 2Casa dit :

    Bonjour,

    Je pensais que l’habitus était « acquis », « forgé », « imprimé », tôt (enfance) déterminant ainsi une manière d’être au monde, mais cela semble un processus continu. Continue-t-on à l’élaborer ou d’en élaborer « d’autres » au cours de son existence ? Habitus professionnel par exemple ? Comme des pelures d’oignons ?

    Merci (n’hésitez pas à m’envoyer balader si je suis fatigant avec mes questions…)

  11. Jean Michel dit :

    Quand Bourdieu définit l’habitus comme « histoire incorporée faite nature », il désigne le « produit » de la socialisation. Il insiste sur les premières expériences, celles de l’enfance, mais ne dit pas, à ma connaissance, que l’habitus se construit seulement dans l’enfance. Avant lui, Berger et Luckmann, dans La construction sociale de la réalité, avaient distingué une socialisation primaire (dans l’enfance) et une socialisation secondaire (à partir de l’adolescence). On retrouve ça chez Claude Dubar qui s’intéresse notamment à la socialisation professionnelle. Mais ni les uns ni les autres ne rendent compte de ce fameux « corps » qui permet l’incorporation.

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